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Le dossier de l’étudiant Fallou Sène dort dans les tiroirs. Commis par les étudiants, Me Amadou Diallo a déploré les lenteurs de cette procédure. « L’affaire a atterri sur la table du bureau du procureur de Dakar. Depuis, c’est motus et bouche cousue. Manifestement, rien n’a été fait. Il semblerait même que le procureur qui, avant de poursuivre, doit introduire un ordre de poursuite au ministre des Forces armées, n’a même pas formulé la demande pour obtenir ledit ordre », a-t-il renseigné. Une situation grave et inacceptable, selon lui. La robe noire de continuer : « j’ai entendu le directeur d’Amnesty International (Sénégal) Seydi Gassama, dire que c’est inadmissible, au Sénégal, qu’on envoie nos enfants à l’université et qu’on les renvoie dans des cercueils ».
Me Amadou Diallo soutient que « l’Etat ne prend pas ses responsabilités pour que les poursuites soient engagées ». « Que justice soit rendue aux victimes ! Nous estimons que cela n’est pas tolérable », a-t-il plaidé.
Revenant sur les promesses du président Macky Sall à la suite du drame, le conseil indique que ce dernier n’a pas tenu sa parole. Mieux, il explique : « Parce que le constat qui a été fait, est que ce n’est pas seulement le cas de Fallou Sène qui existe, il y a le cas de Saliou Sarr et tant d’autres ».
« Le droit d’avoir un jugement dans un délai raisonnable des victimes est gravement violé »
Poussant ainsi, l’avocat des étudiants à dire que « le droit d’avoir un jugement dans un délai raisonnable des victimes est gravement violé ». « Nous avons constaté que dans des infractions où des forces de l’ordre et de sécurité sont impliquées, les procédures n’avancent pas du tout », regrette-t-il. Tout en argumentant : « à cet égard, le Comité des Droits de l’homme avait même fait injonction à l’Etat du Sénégal que, lorsque des agents des forces de sécurité sont impliqués dans des infractions, il faut qu’il y ait un procès dans un délai juste et équitable, raisonnable. Ensuite lorsque les faits reprochés à ces agents sont avérés et que la culpabilité est établie conformément aux standards internationaux, il faudrait qu’ils soient sévèrement sanctionnés ». Avant de poursuivre : « Mais on se rend compte que jusqu'à présent, en dehors des discours politiciens du président de la République, rien n’est fait. Aujourd’hui, si le Président avait vraiment voulu des poursuites judiciaires, il aurait donné des instructions à ce que l’ordre des poursuites soit donné ».
Me Amadou Diallo d’avertir que lui et son confrère Me Assane Dioma Ndiaye envisagent d’organiser une conférence de presse pour sensibiliser et alerter l’opinion nationale et internationale pour réclamer justice. Egalement, ajoute-t-il, Amnesty International-Sénégal a promis de mener des campagnes au niveau national pour que justice soit rendue aux détenus et aux victimes des agissements des agents des forces de sécurité ».
L’étudiant en licence II de lettres modernes à l’université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), Mouhamadou Fallou Sène, a été tué, le 14 mai 2018 par balle, lors d’affrontements entre les étudiants et les forces de l’ordre.
3 Commentaires
Jeune Leader
En Mai, 2019 (18:18 PM)GUEUM SA BOPP SALUT LA MATURITÉ DE NOTRE OPPOSITION
ET CONTINUE LE TRAVAIL POUR LE VRAI CHANGEMENT AVEC
CETTE NOUVELLE GÉNÉRATION DE LEADERS ENGAGÉS POUR
DU CONCRET AVEC UN NOUVEAU SYSTÈME POLITIQUE PAR
DES MÉTHODES PLUS ADÉQUAT AUX ENJEUX ET RÉALITÉS ACTUELS
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