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La Commission fédérale des communications américaine (FCC) a décidé jeudi 14 décembre 2017 de mettre un terme à la neutralité d'internet. La décision, majeure, fait d'ores et déjà polémique, même si elle était attendue. La neutralité du Net est en effet un des principes fondateurs du réseau.
Tous les matins, vous vous rendez sur le site internet de votre radio préférée pour consulter les dernières nouvelles du monde. Mais voilà, aujourd'hui, la page met un temps fou à charger. Au bout de cinq minutes d'attente, vous perdez patience et un petit message apparaît : « pourquoi ne pas payer votre abonnement un peu plus cher pour consulter ce site plus rapidement ? »
Ce n'est pas le site de la radio qui est en cause : c'est votre fournisseur d'accès.
Bienvenue dans un monde - sans « neutralité du Net ». Un monde où internet a plusieurs vitesses : plus vous payez cher, plus ça va vite. A l'inverse, moins vous payez, moins les informations chargent rapidement.
Les fournisseurs d'accès en rêvaient. C'est un moyen pour eux de faire payer les services qui génèrent beaucoup de trafic, comme les vidéos en streaming, qui nécessitent des infrastructures de plus en plus lourdes et chères, qui sont à la charge des fournisseurs.
L'abandon de la neutralité du net peut également avoir d'autres effets. Un fournisseur d'accès à internet qui possède également un journal d'information, ça existe. Sans neutralité, rien ne l'empêchera de dégrader l'accès aux sites de ses concurrents. C'est un effet qui ne touche pas au porte-monnaie, mais est bien plus pernicieux.
Les Etats-Unis franchissent un pas
Aux Etats-Unis, la FCC a abrogé donc jeudi ce principe de neutralité du Net, édicté en 2015 par l'administration Obama pour garantir un traitement égal des flux de données par les opérateurs.
La proposition du président de la FCC, Ajit Pai, nommé à ce poste par Donald Trump, a été adoptée par trois voix républicaines contre deux voix démocrates.
Ce vote a été salué par la Maison Blanche, dont la porte-parole, Sarah Sanders, a néanmoins assuré qu'elle « soutenait et soutiendrait toujours un internet libre et
équitable ».
Le président de la FCC, le démocrate Mignon Clyburn, a lui-même reproché aux républicains de « remettre les clés d'internet » à « une poignée de sociétés multimilliardaires ».
Ces dernières ont de leur côté fait valoir qu'internet a très bien fonctionné pendant les deux décennies qui ont précédé l'adoption du principe de neutralité en 2015, et assuré que les utilisateurs ne verraient aucune différence dans les services qui leur seront fournis.
3 Commentaires
Anonyme
En Décembre, 2017 (22:14 PM)Anonyme
En Décembre, 2017 (09:44 AM)Anonyme
En Décembre, 2017 (12:26 PM)Bon jours les dégâts
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