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« Il y a un coup d’Etat de deux factions militaires que sont d’un côté les partisans du défunt président et de l’autre, les partisans du chef d’Etat major général », a déclaré le chef de l’Etat sénégalais qui a précisé avoir proposé d’accueillir à Dakar à l’épouse du défunt président Bissau guinéen mais que cette dernière lui a dit préférer attendre de voir d’abord ce qu’il allait advenir du corps de son mari.
« Ce sont les partisans du président qui sont allés attaquer l’état major notamment un bâtiment dont l’effondrement a fait des morts dont le chef d’état major ; les autres ont répliqué en allant attaquer le palais présidentiel et ils ont froidement abattu le président Nino », a-t-il expliqué.
« Ces deux factions ont chacune créé un comité militaire de libération. Il faut que ces deux factions se réconcilient quand bien même nous regrettons ce qui s’est passé sinon ça va se transformer en guerre ethnique car malheureusement les deux groupes militaires sont ethniquement polarisés », a déploré Me Wade.
Le président Joao Bernardo Vieira a été tué tôt ce lundi dans un attentat, à la suite d’une attaque militaire.
En novembre dernier, la présidence bissau-guinéenne avait déjà fait l’objet d’une attaque similaire.
Figure emblématique de la scène politique bissau-guinéenne, le président ‘’Nino’’ 69 ans, a participé physiquement, armes à la main, à la lutte de libération de son pays sous la bannière du Parti africain de l’Indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap Vert (PAIGC), fondé par Amilcar Cabral, son leader historique.
Pendant plus d’une vingtaine d’année, Nino Vieira a dirigé sans discontinuer ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, mais richement doté en ressources agricoles et de potentialités touristiques.
Il a été réélu en 2005 au terme d’une longue et terrible guerre en 1999 avant d’être chassé du pouvoir par l’homme fort d’alors, le puissant général Ansoumana Mané, un compagnon d’armes.
Ex-colonie portugaise, la Guinée Bissau vit dans une instabilité institutionnelle et sécuritaire depuis le coup d’Etat contre le même président Vieira en 1999. Le pays, en proie à une série de soubresauts sociopolitiques est devenu au fil des ans, l’épicentre du trafic des drogues dures en provenance de l’Amérique latine.
Le pays, un des plus mal classés dans l’Indice de développement humain des Nations Unies, est également confronté, depuis quelques temps, à des réseaux puissants de narcotrafiquants qui ont infiltré tous les segments de l’administration et des forces de sécurité.
AFT/mn/of/APA
02-03-2009
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