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Selon un communiqué de la Maison Blanche, le président Barack Obama a prévenu mardi 14 avril le Congrès qu’il avait l’intention de retirer Cuba de la liste noire américaine des Etats soutenant le terrorisme. Si le Congrès approuve cette décision, l’un des principaux obstacles à la normalisation des relations entre les deux pays sera levé.
Dans un rapport présenté au Congrès, le président américain estime que « le gouvernement cubain n’a apporté aucun soutien au terrorisme international ces six derniers mois. » Selon les procédures en vigueur, le département d’Etat doit maintenant transmettre au Congrès sa recommandation de supprimer Cuba de la liste noire des Etats soutenant le terrorisme.
Les députés ont quarante-cinq jours pour donner leur accord ou refuser. Dans ce dernier cas, Obama pourra exercer son droit de veto. Il est toutefois peu probable qu’il se trouve dans une telle situation, analyse notre correspondant à Washington Jean-Louis Pourtet. La décision devrait être appuyée par une majorité d’élus. Mais bien sûr, certains la contestent, y compris parmi les démocrates. Parmi eux, le sénateur Robert Menendez, d’origine cubaine. Côté républicain, le dernier en date des candidats à la présidence, Marco Rubio, d’origine cubaine lui aussi, a qualifié la mesure de « terrible », jugeant que Cuba était un Etat qui soutenait le terrorisme.
Mais pour John Kerry : « Les circonstances ont changé depuis 1982. » Si Cuba était retirée de la liste noire, l’île pourrait à nouveau prétendre à l’ouverture d’une ambassade aux Etats-Unis et à l’accès au système bancaire américain. Cuba figure sur cette liste depuis 1982, aux côtés de la Syrie, du Soudan et de l’Iran. L’administration Reagan l’y avait placée pour son soutien aux séparatistes basques de l’ETA et aux rebelles des Farc en Colombie. Les relations diplomatiques entre Washington et La Havane restent rompues depuis 1961.