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L'expulsion de Silvio Berlusconi mercredi du parlement marque la fin d'une ère politique qui aura duré 20 ans et représente un "épilogue amer" pour le Cavaliere, estiment jeudi les éditorialistes de la presse italienne. "Nous aurions tous préféré un épilogue différent et moins amer, pour nous-mêmes et notre dignité nationale, pour l'image que nous offrons à l'étranger", écrit Stefano Folli dans Il Sole 24-Ore, le quotidien des milieux financiers.
Le vote de mercredi qui rend M. Berlusconi, 77 ans, inéligible pour six ans, est le résultat d'une loi destinée à assainir la vie politique qui prévoit l'exclusion de tout élu condamné à plus de deux ans de prison (le Cavaliere s'est vu infliger quatre ans, dont trois annulés par une amnistie, dans le procès Mediaset, ndlr). Cette expulsion "confirme la malédiction italienne qui semble rendre impossible la fin d'une ère politique sans traumatisme et sans haine", écrit le Corriere della Sera, en allusion au départ de Bettino Craxi sous la huée de ses adversaires et son exil en Tunisie.
"De nombreux adversaires de Berlusconi sont responsables de cette fin (...) mais une forte responsabilité revient justement à lui", poursuit le Corriere. "Il peut considérer sa condamnation pour fraude fiscale (...) injuste mais il est évident qu'elle est incompatible avec une fonction publique", poursuit le quotidien, qui lui reproche de ne pas avoir offert à ses électeurs "un projet visant à garder uni le centre-droit" et leur a demandé en revanche "l'énième bataille prétorienne en défense du chef". Le journal de gauche La Repubblica se félicite en revanche du fait que "même en Italie et même pour un leader politique, carrément l'un des hommes les plus puissants des 20 dernières années,
valent les règles démocratiques de l'Etat de droit et que la loi se confirme égale pour tous". "Il n'est pas acquis que la déchéance de Berlusconi corresponde à sa fin politique", souligne pour sa part la Stampa. "Mais son exclusion du Parlement le met dans des conditions précaires (...) et si ce n'est pas la fin, c'est clairement le début d'un déclin qui pourrait être rapide", conclut le journal.
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