Le premier acte de violence de ce type perpétré depuis 2004 a été condamné par la communauté internationale et par Mahmoud Abbas. Le Hamas l’explique par les rigueurs de l’occupation israélienne.
Tel-Aviv - Neuf personnes ont été tuées et des dizaines blessées hier dans un attentat suicide palestinien à Tel-Aviv, le plus meurtrier depuis août 2004, peu avant l’inauguration du nouveau Parlement israélien issu des législatives du 28 mars. L’auteur de l’attentat, revendiqué par le mouvement radical palestinien Jihad islamique, a également péri en faisant exploser la charge qu’il portait sur lui. L’attentat, qui s’est produit alors que les Israéliens célèbrent la Pâque juive, a été perpétré dans une sandwicherie de l’ancienne gare routière de Tel-Aviv, une zone très fréquentée par les ouvriers étrangers. Cinq personnes ont été tuées sur le coup et quatre autres ont succombé à leurs blessures, selon des sources médicales et policières. Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier en Israël depuis celui commis le 31 août 2004 à Beersheva, dans le sud du pays, par le mouvement radical Hamas et qui avait fait 16 morts. Un interlocuteur anonyme parlant au nom du Jihad islamique a affirmé à l’Afp que l’attentat coïncidait « avec la journée du Prisonnier » et constituait une riposte « aux massacres israéliens et au siège imposé à notre peuple ». Les Palestiniens marquaient hier la « journée du Prisonnier » par des marches et des manifestations de solidarité avec les plus de 9.000 des leurs détenus par Israël. Le Jihad islamique a distribué un enregistrement vidéo en Cisjordanie sur lequel on peut voir le kamikaze, Samir Hamad, lisant son testament, le front ceint d’un bandeau noir et portant un fusil et un Coran. Hamad, 16 ans, était originaire d’un village de la région de Jénine, en Cisjordanie. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a pour sa part condamné l’attentat « terroriste » et appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin à la « grave détérioration » de la situation dans la région. Le gouvernement palestinien du Hamas en a fait porter la « responsabilité » à Israël. « L’occupation porte la responsabilité de ses actions (...) L’occupation israélienne poursuit ses agressions contre les fils du peuple, les assassinats, les invasions, les arrestations », a affirmé le porte-parole du gouvernement Ghazi Hamad dans un communiqué. La Maison-Blanche a condamné l’attaque « dans les termes les plus forts possibles » le qualifiant d’acte « infâme » alors que l’a dénoncé « fermement et sans réserve ». La France et la Russie, de même. Par ailleurs, un adolescent palestinien de 17 ans est mort lundi des suites de ses blessures après des tirs de l’artillerie israélienne à Beit Lahyia, dans le nord de la bande de Gaza, ont indiqué des sources médicales.
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