
« Monsieur Alioune Badara KANDJI, Professeur titulaire de littérature anglaise, matricule de solde n° 603 329/A, est nommé Recteur de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, poste vacant ». Cette nomination intervenue le 5 mars 2025 à 3 jours de la journée internationale du droit des femmes sonne comme un pied de nez au combat de la gent féminine.
La décision est d’autant plus frappante que le poste vacant en question a été occupée pendant 6 mois par une femme, Pr Aminata Niang Diène, à titre intérimaire. Elle était candidate au fauteuil, mais finish, le dossier de Kandji l’a emporté sur le sien. Cette fois-ci, le tandem Diomaye-Sonko ne pourra pas être accusé de machisme, comme c’était le cas après la formation du gouvernement.
En vérité, cette nomination d’un homme à la place des femmes est la quatrième du genre depuis l’introduction de l’appel à candidatures pour le poste de recteur dans les universités publiques. Ce mode de sélection semble ainsi exclure les femmes de la plus haute fonction à l’université.
Avant janvier 2022, le Sénégal comptait 3 rectrices sur les 8 universités. Il s’agissait de Ramatoulaye Diagne Mbengue à l’Université Iba Der Thiam de Thiès, première femme nommée à ce poste en 2017, de Ndèye Coumba Touré Kane à l’Université El Hadji Ibrahima Niass du Sine Saloum et de Codou Mar Diop à l’Université Amadou Mahtar Mbow de Diamniadio.
Tant que le chef de l’Etat avait la latitude de choisir qui il veut, un président comme Macky Sall avait affiché une détermination à porter les femmes à ce poste. Il est le premier président à l’avoir fait, mais il est aussi celui qui a nommé les trois professeures ci-devant citées. L’actuel pouvoir aussi a affiché cette volonté, puisqu’au moment de choisir un intérimaire pour l’Ucad, il a opté pour Aminata Niang Diène, unique femme à l’époque sur les 3 vice-recteurs de l’Université.
Mais depuis que l’appel à candidatures pour le poste de recteur est entré en vigueur, les femmes ne cessent de s’éloigner du fauteuil. En janvier 2022, Pr Ibrahima Cissé a remplacé Codou Guèye Mar Diop à l’UAM. L’année suivante, au mois de mai, Pr Babacar Ndiaye a pris la place de Ramatoulaye Diagne Mbengue. En janvier 2025, à l’Université du Sine Saloum, Pr Coumba Touré Kane cède son siège au Pr Diégane Diouf. Moins de trois mois plus tard, Pr Aminata Niang Diène devra laisser le fauteuil de recteur au profit du Pr Alioune Badara Kandji.
Au total, avec l’appel à candidatures, le Sénégal passe de 3 à 0 femme (s) pour le poste de recteur, sans compter l’intérimaire qui manque l’occasion d’être confirmée pour ainsi devenir la première femme rectrice à l’Ucad.
Peut-être que le président Macky Sall et son gouvernement le craignaient. En effet, lorsque le mandat de Ramatoulaye Diagne Mbengue est arrivé à termes en 2021, le ministère de l’enseignement supérieur n’a fait montre d’aucune précipitation pour lancer un appel à candidatures. Il a fallu la mobilisation énergique du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) pour mettre la pression sur la tutelle.
« Si la poursuite des intérêts personnels de la Rectrice est privilégiée au détriment de la bonne marche de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (Uidt) et du respect des textes réglementaires, la Coordination Saes de Thiès, fidèle à ses principes, s’y opposera en usant de tous les moyens nécessaires et tiendra les autorités compétentes comme seuls responsables de tout ce qui en découlera », avertissait la coordination Saes de l’UIDT, dans un communiqué virulent en décembre 2022. Le ministère finira par céder. La rectrice aussi.
En dehors de la volonté des présidents, c’est peut-être le Sénégal qui n’est pas encore prêt. Car selon les textes en vigueur, on ne dit pas la rectrice, mais bien ‘’Madame le recteur’’. Et au finish, le masculin a pris la totalité des sièges disponibles.
6 Commentaires
D R H Juste
il y a 4 jours (12:17 PM)Patriote
il y a 4 jours (13:25 PM)wassalam
Zrdddddfffccccccvm
il y a 4 jours (15:25 PM)(Prevoir 3mns de lecture)
Prerequis: Connaitre les verbes ETRE et AVOIR
Exemple Pour 4 Postes:
Parité = AVOIR 2 Femmes, 2 Hommes. C'est voulu, recherché, créé de toutes pieces. Statique! on veut produire 2H - 2F
(meme si 100 H et 5 F se presentaient ou inversement, 100 F et 5 H )
Dans ce cas, il faut un classement entre femmes et un classement entre Hommes..
Ensuite puiser 2 parmi les Femmes, et 2 parmi les Hommes
Et pour 1 Poste, finir par pile ou face entre H et F, ou mieux, alterner ( le long des recrutements differents )
Egalité= ETRE 2 Femmes, 2 Hommes (mais pas forcement). C'est naturel, Relève du "hasard" . Le vrai resultat va etre (2 F - 2 H) ou bien (3F - 1 H) ou (1F - 3H) ou ( 4H - 0F) ou (4 F - 0H)
On s'en rend mieux compte, en remplacant H et F par N
l'on aura juste 4N , cad 2N - 2N (si l'on veut tromper notre cerveau )et c'est là une égalité, ou pseudo egalité...
A partir de là, qu'est ce qui serait souhaitable ?
Question complexe qu'il faudrait simplifier ainsi en une petite reduction:
Avant quel match de Foot,au monde, a t-on vu un Arbitre imposer que le resultat final devra etre 2 -2 ?
Si ceci ne releve pas de banditisme, l'on se demande bien ce que ça pourrait etre.
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