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Diplomatie

Le ministre bissau guinéen des Affaires étrangères, à Dakar, exige l’envoi de forces multinationales et le retour de l’ordre constitutionnel

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Le ministre bissau guinéen des Affaires étrangères, à Dakar, exige l’envoi de forces multinationales et le retour de l’ordre constitutionnel

« Nous avons mal en Côte d’Ivoire, nous avons mal en Guinée, nous avons mal au Mali, nous avons mal en Guinée Bissau », c’est le cri de cœur du Pr Boubacar Barry qui modérait une conférence publique du ministre des Affaires étrangères de Guinée Bissau, Mamadou Saliou Diallo Pires, dont le thème est : « Guinée Bissau : le point sur la situation actuelle ».
En rappelant ce cri de détresse d’un de ses articles intitulé « J’ai mal en Guinée », allusion faite aux évènements du 28 septembre 2009 à Conakry, le Pr Barry ouvre ainsi une brèche pour le ministre des Affaires étrangères de la Guinée Bissau qui lance un Sos à la communauté internationale pour sauver la Guinée Bissau des exactions des militaires.

« Il faut donc se servir de nos propres têtes pour s’attaquer à la racine du problème en vue de trouver des solutions en Guinée Bissau », le Pr Boubacar Barry donne ainsi le ton au ministre des Affaires Etrangères de la Guinée Bissau, Mamadou Saliou Diallo Pires, qui, d’entrée, a tenu à préciser que « le peuple de la Guinée Bissau mérite la solidarité de la part du peuple sénégalais, de la Cedeao, du peuple africain voire mondial, car meurtri depuis la guerre de libération contre le Portugal ».

« Tous les problèmes de la Guinée Bissau sont d’origine militaire », lâche-t-il. « Depuis cette date, renseigne-t-il, des soulèvements militaires se multiplient dans le seul but d’accéder ou de se maintenir au pouvoir. A défaut, ils sont tapis dans l’ombre pour contrôler le pouvoir. Ce comportement des militaires empêche depuis 14 ans le fonctionnement normal de l’Etat, puisque chaque année, ils (les militaires) utilisent des armes pour contraindre les forces politiques ».

« Le plus triste, regrette-t-il, c’est quand les hommes politiques se réfugient derrière les militaires dans l’intention d’accéder au pouvoir, tout en sachant que ce sont les militaires qui décident de la nomination d’un président de la République et non le peuple par la voix des urnes. Comme c’est la tentative actuellement avec Coumba Yala puisqu’ayant des affinités culturelles avec la plupart des militaires ».

Et le chef de la diplomatie bissau guinéenne, Mamadou Saliou Diallo Pires de s’en convaincre que dans son pays « il n’y a pas d’armée régulière, mais une milice qui contrôle la vie politique, échappe à tout contrôle régalien, recrute sur la base ethnique ou parentale, empêche le gouvernement de remplir son rôle. Ce qui a, du reste, des répercussions sur la vie des populations civiles (même un non gradé peut décider l’arrestation ou la libération d’un citoyen) ».

Selon le patron de la diplomatie bissau guinéenne, « le peuple de la Guinée Bissau vit dans la terreur ». Il est temps de prendre des mesures pour mettre fin à cette situation », assène-t-il, avant de déclare « nous défendons l’envoi d’une force militaire internationale avec un mandat très clair des Nations Unies sur la refondation et la réformation des forces armées Bissau guinéennes ».

Dans la même veine, Mamadou Saliou Diallo Pires, ministre des Affaires étrangères de Guinée Bissau exige le retour de l’ordre constitutionnel et le retour de toutes les anciennes autorités (ministres et d’autres responsables réfugiés dans d’autres pays ou dans les représentations diplomatiques présentes en Guinée Bissau jusqu’au 11 avril dernier.

Une position qu’adhère l’ambassadeur de la Guinée Bissau au Sénégal, S. E Mario Cabral qui estime que le cas de son pays doit être traité avec « exemplarité, pour éviter que les peuples de la sous régions ne soient pas otages de leurs propres frères et sœurs ».