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Les relations entre le Niger et le Mali n’ont pas toujours été amicales ces dernières années. On se souvient du tweet publié par le président nigérien Mohamed Bazoum en 2022, après le décès en prison de Soumeylou Boubèye Maïga.
Le successeur de Mahamadou Issoufou avait dénoncé l' « assassinat » de l'ex-premier ministre malien. Une réaction qui avait fortement irrité Bamako.
En juillet 2021, lors de sa visite en France, le numéro 1 nigérien, qui n’a visiblement pas digéré l’arrivée d’une junte au pouvoir au Mali, avait déjà taclé Assimi Goita et ses compagnons en treillis. « Il ne faut pas permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front (…), que les colonels deviennent des ministres ou des chefs d’Etat…Qui va faire la guerre à leur place ? Ce serait facile si chaque fois qu’une armée de nos pays a un échec sur le terrain, elle vient pour prendre le pouvoir » avait critiqué Mohamed Bazoum.
« L’armée malienne ne peut même pas sécuriser Bamako »
L’année dernière, l’ex-ministre nigérien de la défense Kalla Moutari se moquait ouvertement de l’armée malienne dans la foulée de l’annonce du retrait des troupes françaises. Pour lui, les FAMA étaient incapables de « sécuriser Bamako ». « Cela donne au Mali la possibilité de servir d’exemple en chassant toutes les forces étrangères présentes sur son sol et de ne compter que sur son armée. Moi j’ai la conviction que l’armée malienne ne peut même pas sécuriser Bamako » avait-il déclaré selon Deutsche Welle.
« Un réveil douloureux »
Lundi dernier, c’est au tour du Général Mahamadou Tarka, de provoquer une fois encore le Mali, mais aussi le Burkina Faso. Alors qu’il s’exprimait lors de la Journée de la Concorde nationale, ce haut gradé a indiqué que les « juntes malienne et burkinabè, dans leur fuite en avant pour garder un pouvoir arraché de force se gargarisent de slogans creux et font la guerre à coup de communiqués mensongers et de propagande sur les réseaux sociaux ». Il prédit même un « réveil douloureux pour ces pays ».
En clair, le militaire nigérien ne voit pas de progrès dans la lutte contre le terrorisme dans ces deux pays. Il semble même leur reprocher d’avoir mis un terme à la coopération militaire avec la France. En effet, le Général Mahamadou Tarka affirme que le Burkina Faso et le Mali « se sont isolés de la communauté internationale et ne reçoivent plus aucun soutien. Ni militaire, ni financier ».
Pour sa part, le Niger a fait « le choix de faire appel à ses alliés français, allemands, américains, italiens, espagnols, mais aussi ses alliés africains au sein de la CEDEAO et de l’UA, des Nations Unies » a-t-il poursuivi.
Il a un « besoin avéré de mise à niveau »
Les autorités burkinabé ont déjà réagi à cette « provocation ». Selon l’Agence d'information du Burkina (AIB), elles trouvent que le général nigérien a « un besoin avéré de mise à niveau sur l’évolution du contexte sécuritaire actuel au Burkina Faso et dans le Sahel et sur l’histoire des deux pays ». Ouagadougou reste persuadé que les propos de Mahamadou Tarka « ne sauraient avoir la caution des frères nigériens qui, à n’en pas douter, ne se reconnaîtront ni à travers sa teneur, ni à travers le style utilisé ».
5 Commentaires
Moi
En Avril, 2023 (16:14 PM)Pauvre Afrique ! Je ne sais pas s'il faut rire ou pleurer de ces élites nigeriennes.
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