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Les fidèles de l'imam Mahmoud Dicko ont réclamé dimanche des explications à la junte malienne pour l'emploi la veille de lacrymogènes lors d'un rassemblement au retour de l'étranger de cette importante figure religieuse et politique.
Les tirs de lacrymogènes imputés aux forces de l'ordre ont suscité beaucoup d'attention du fait de l'influence prêtée à l'imam Dicko et de l'intérêt porté au moindre signe de tension potentielle dans un contexte de monopolisation du pouvoir par les militaires.
L'imam Dicko a été la figure tutélaire d'un mouvement de contestation qui a précédé le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta par les colonels en 2020. Il a ouvertement exprimé ses désaccords avec la junte.
De nombreux supporteurs de l'imam sont allés l'accueillir samedi à l'aéroport de Bamako à son retour d'Arabie saoudite, où il vient d'être distingué au sein de l'ONG Ligue islamique mondiale. Des lacrymogènes ont été lancés au cours du cortège raccompagnant le dignitaire chez lui, montrent des images vidéo et photo ayant abondamment circulé sur les réseaux sociaux.
Aucune explication n'a été donnée à l'emploi des lacrymogènes.
L'imam Dicko a minimisé l'incident et a dit le "regretter" dans une vidéo diffusée samedi.
Mais la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l'imam Mahmoud Dicko (CMAS) a dit dimanche condamner cette "agression".
"Rien ne peut justifier cet acte des services de sécurité contre des fidèles musulmans sortis pour glorifier l'islam", a-t-elle dit dans un communiqué. Elle a demandé aux autorités d'établir les responsabilités.
Le retour de l'imam a coïncidé avec une nouvelle "journée nationale de la souveraineté retrouvée" instituée par la junte. Cette dernière avait initialement prévu des rassemblements, mais y a renoncé.
La CMAS s'est signalée récemment en demandant à la junte de renoncer à son projet de nouvelle Constitution. Son adoption, censée donner lieu à un référendum en mars, est un des projets essentiels prévus par la junte et invoqués par elle pour rester au pouvoir jusqu'à des élections programmées en 2024.
"Les causes (...) de la pérennisation de mauvaises élections, de la mauvaise gouvernance, de l'impunité, du népotisme, de l'insécurité et du délitement de l'Etat se trouvent ailleurs que dans la Constitution du 25 février 1992", écrivait la CMAS dans un communiqué daté du 9 janvier.
6 Commentaires
L'imam a reçu une promotion du Haut conseil Islamique à Djeddah, ses partisans lui réservent un accueil digne de son nouveau rang et la police attaque le cortège avec des grenades lacrimogenes.
Les autorités étaient pourtant au courant des préparatifs de l'accueil de l'imam DICKO depuis longtemps .
Ils auraient pu avertir les organisateurs sur l' inopportunité d'une telle manifestation en inventant même des raisons ,s'il le faut..
Mais attendre que le cortège s'ébranle vers la ville pour lancer des gaz lacrymogènes sur la foule , c'est de la pure provocation.
Le coup d'état au Mali avait suscité de l'appréhension chez certains africains et beaucoup d'espoir chez d'autres mais au train où vont les choses, on semble se diriger au Mali vers une dictature féroce comparable au règne sanglant de Moussa Traoré.
Pauvre Mali,pauvre Guinée,les militaires de ces deux ont pris goût au POUVOIR.
Le Roi Biton De Segou
En Janvier, 2023 (06:31 AM)Participer à la Discussion