
Le 27 avril 2023, le président en exercice de la CEDEAO, Umaro Sissoco Embalo, a posté un tweet dans lequel il dénonçait le massacre de Karma au Burkina Faso. Dans ce message laconique, le chef de l'Etat bissau-guinéen a traité cette tuerie de «génocide».
«La même qualification apparaît dans le communiqué publié à la même date par la Commission de la CEDEAO», observe le gouvernement burkinabé dans un communiqué rendu public ce mardi 2 mai 2023.
«Qualification hâtive et péremptoire»
Ouagadougou estime qu’il s’agit d’une «qualification hâtive et péremptoire» venant de personnes se trouvant à des «milliers de kilomètres du Burkina Faso» et qui n’ont aucune «prise sur le déroulement des évènements». Il pense foncièrement que le président de la CEDEAO et la Commission de la CEDEAO devraient se garder d’utiliser des termes aussi "graves" surtout qu’ils n’ont pas connaissance des conclusions d’une enquête portée par une instance dûment habilitée. Actuellement, poursuit le communiqué, une enquête a été ouverte par l’autorité judiciaire burkinabé.
Il interfère «dangereusement avec l’institution judiciaire» du Burkina
«Le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouahigouha, informé, a instruit immédiatement la Brigade de recherches de gendarmerie territorialement compétente, de procéder à tous les actes en vue d’élucider et interpeller toutes les personnes qui y sont impliquées», informe le gouvernement burkinabé.
En se permettant de qualifier le drame de génocide, «le président en exercice de la CEDEAO interfère dangereusement au nom de ses pairs avec l’institution judiciaire du Burkina Faso dont l’intégrité et l’indépendance ne sauraient souffrir de doutes», fait remarquer Ouagadougou.
«Des terminologies porteuses de germes de confusion»
Il exhorte donc la CEDEAO à prendre de «bonnes dispositions en vue d’un usage prudent et approprié de terminologies porteuses de germes de confusion et d’aggravation des faits». De plus, l’institution sous-régionale se doit de respecter les institutions du Burkina Faso, note l’Exécutif burkinabé non sans rappeler que le rôle de la CEDEAO est de préserver la paix et la cohésion sociale, alors «qu’une telle déclaration dans un contexte de guerre asymétrique pourrait dangereusement compromettre les efforts déployés par le gouvernement à cet effet».
Ouagadougou a pour finir réitéré à la CEDEAO sa ferme volonté à faire «toute la lumière sur ce drame et tout autre cas présumé de violations des Droits humains commises sur le territoire burkinabé».
5 Commentaires
Reply_author
En Mai, 2023 (08:11 AM)Tres decu de cette situation comme si nos elites sont inconsients des enjeux du monde actuel.
Participer à la Discussion